LE PORTUGAL (Lisbonne et l'Algarve) 🇵🇹
Direction un pays dont l'Histoire est aussi chargée et riche que les branches de leurs orangers. Parler du Portugal, c'est respecter un pays qui fut une des plus grandes puissances de ce monde au 15 ème siècle durant la Renaissance, et oui !!! Une Histoire construite, comme celle de MALTE (cliquez ❤️), mon précédent voyage, sur une succession d'invasions et d'influences, mais aussi de conquêtes.
Un voyage déjà effectué il ya quelques années déjà, mais la perspective de redécouvrir Lisbonne et goûter à la magie de l'Algarve m'a vite fait déroger à mes habitudes de découvrir toujours un pays différent.
Concernant le récit, j'ai d'abord essayé de montrer l'âme de Lisbonne, une ville délicieuse, suave, une des plus belles au monde, j'ai vagabondé de collines en collines, découvrant, au détour des vallons, des quartiers aux personnalités et aux styles de vie différents, puis je me suis éloigné à quelques kilomètres, pour découvrir la ville de Sintra, une pure merveille de raffinement....Enfin direction le sud, avec l'Algarve et ses mythiques falaises, toutes plus belles et envoutantes les unes que les autres....
Mon seul regret c'est de ne pas avoir eu le temps de filer à Nazaré 🌊 découvrir cette Mecque du surf et ses vagues extraordinaires qui déferlent en bombant le torse.....un prochain voyage sans doute avec la découverte de la partie Nord du Portugal....
Les voyages pendant les fêtes de Noël ont toujours ce charme particulier et apaisé de la fin d'une histoire, une douce langueur diluée qui s'éteint voire un cri qui s'apaise, une volupté particulière, un intervalle de temps où le monde détourne le regard et relâche sa course, un moment magique où même les grains du sablier sont moins pressés de tomber et semblent oublier leur fonction.
Coup de coeur = ❤️
1. Les INCONTOURNABLES (cliquez sur les titres 👀)
2. LISBONNE (cliquez sur les titres 👀)
- Fernando PESSOA ❤️
- Le Street Art ❤️
- Les QUARTIERS
- La Baixa
- Le Bairro Alto ❤️
- L'Alfama ❤️
- Le Bica & Le Chiado ❤️ (La Rua Bica, une des plus belles rues du monde 👀 ❤️)
- Le Rossio ❤️
- Le Belém
- Le Métro et ses merveilleux décors
- Les Miradouros
3. SINTRA ❤️
4. L'ALGARVE (cliquez sur les titres 👀)
- Sur la route
- Les Cigognes ❤️
- Benagil
- Praia de Marinha
- Lagos
- Vila Do Bispo ❤️
- Cabo San Vincente
- Carrapateira ❤️❤️
5. MYSELF
"Le voyageur voit ce qu’il voit, le touriste voit ce qu’il est venu voir"
"Je tiens toujours l'épée d'une main et la plume de l'autre."
Plus vieille nation d'Europe, son ouverture sur les mers l'a amené à de grandes découvertes, ce qui lui confère une immense culture, certainement la plus riche d'Europe.
Difficile d'être complet et ne pas oublier d'autres clichés emblématiques de la culture du Portugal....je pense à la gastronomie 👀 par exemple, à la tauromachie 👀 aussi, ou à l'architecture (style manuélin 👀), mais les citer c'est déjà respecter le pays. Il me semblait impossible de ne pas aborder ces aspects de l'inconscient collectif Portugais et en placer quelques uns en début du récit pour mieux appréhender la destination.....
Le dessert le plus célèbre du Portugal, le Pasteis de Nata. A force d'en avoir sous mon nez chaque matin au petit déjeuner, j'ai fini par en faire le symbole de mon séjour. Ajoutez une recette mystérieuse, une histoire de religieuses (les vraies, celles du Gendarme de Saint Tropez 👀) pleines d'imagination, de conviction et de dévotion, et vous aurez la légende de ce petit flan à la crème estampillé pépite culinaire....
La Ginja est une délicieuse liqueur de cerise du Portugal qui se sert dans un tout petit verre. Ce détail a son importance et se comprend au bout de quelques verres, quand une douce euphorie vous projette à l'étage supérieur et vous donne envie d'embrasser la ville toute entière....
En terme de littérature, le Portugal est connu comme un pays de poètes et d'écrivains, il véhicule la poésie des voyageurs, des navigateurs et des troubadours...de Luis de Camöes 📚, vantant les grandes découvertes portugaises à l'époque de la Renaissance, à Fernando Pessoa 📚, le plus connu et le plus traduit de tous (voir ci-dessous), à la prose de José Saramago 📚, le seul prix Nobel (1998), jusqu'à Sophia de Mello Breyner Andresen 📚, et j'en oublie, tous ont fait connaître la finesse du peuple lusitanien et sa poésie. D'ailleurs 2 oeuvres écrites par Saramago et Pessoa figurent parmi les 100 meilleurs livres de tous les temps, "L'aveuglement" paru en 1995 et "Le livre de l'intranquillité", oeuvre postume publiée en 1982.
Carrément vénérées au Portugal, véritable "patrimoine National", ces petites tuiles peintes représentent souvent la gloire de l'Histoire maritime portugaise, elles ornent palais et églises, fontaines, maisons, même les rues et la plupart sont extrêmement détaillées. De véritables oeuvres d'art, uniques au monde qui décorent la ville entière de Lisbonne (quartier du Baixal); certaines sont visibles sur les façades et d'autres restent plus pudiques à l'intérieur de maisons ou d'hôtels particuliers (au passage, lisez le GEO n°505)...Allez vite visiter le Musée National de L'Azulejo (cliquez pour adresse 👀), gigantesque témoignage de la culture portugaise.
Meilleures adresses pour acheter des Azulejos sans risque !!!
|
Parler du Portugal, c'est inévitablement écouter le Fado, ce chant plaintif, mélancolique et nostalgique, ni gai ni triste, qui est devenu un véritable emblème, mais aussi la fierté et l'identité d'un peuple. C'est aussi prononcer ce mot plein d'évocation, "Saudade", un état d'âme sur la difficulté de la Vie ou les amours disparus, que le Brésil et le Fado ont porté au firmament de la poésie. D'ailleurs je vous invite à découvrir ce blog en écoutant la voix délicieuse d'Amalia RODRIGUES 🎼, ci dessous, qui vous donnera envie de visiter ce magnifique pays.
Pour comprendre les Portugais il faut s'intéresser à leur histoire....un peuple de navigateurs, de découvreurs, "les grands rêveurs intrépides" comme on les appelait jadis..mais difficile de savoir s'ils étaient plus découvreurs ou colonisateurs....un peu des deux certainement, l'un entraînant l'autre inévitablement, mais comme je ne suis pas historien, je me garderais de tout jugement....D'ailleurs, comme précisé au tout début du récit, le Portugal était, à la Renaissance, la première puissance maritime du monde, le "siècle d'or des navigateurs portugais" murmure la rumeur de l'Histoire. Pendant que l'Europe se déchirait dans des guerres d'égo aussi ridicules qu'infantiles, les marins portugais poussés, peut être, par l'Aventure, la Volonté, l'audace, la curiosité ou l'envie d'apprendre, sillonnaient, le globe parfois curieux, parfois belliqueux, parfois rédempteurs, même orgueilleux, parfois diables, mais avec toujours cette énergie conquérante.
Magellan ou Henri le Navigateur, Albuquerque ou Cabral, Dias ou Vasco de Gama, des noms au grand coeur, maîtres des caravelles et des océans....certains maniaient le sabre, d'autres la boussole ou même la névrose de la domination, mais tous restent des conquérants des mers, respectés par l'Histoire et les océans, enfin presque....cependant, il est une point que l'on ne peut occulter : "le commerce triangulaire" à l'initiative justement des portugais, qui laisse une drôle de tache sur l'identité de ce pays, une zone sombre comme chez tout un chacun, ainsi que l'avait remarqué F. Pessoa lorsqu'il écrivait
"En fait, nous ne sommes rien d 'autre que de faux sphinx,
et nous ignorons ce que nous sommes réellement"
Qui de mieux qu'Amalia RODRIGUES pour honorer le Fado, ce chant délicieux coloré de mélancolie et enrobé d'instruments à cordes pincées.
"Passe, oiseau, passe, et apprends-moi à passer !"
"C'est une ville bénie des Dieux" disait Fernando PESSOA.
Lisbonne se découvre comme on rentre dans un livre, avec le regard curieux et impatient, l'enthousiasme d'un aventurier juvénile prêt à plonger dans une histoire qui le fera grandir. C'est une ville sereine, tranquille, sage, pacifique, sûre de son histoire et de son patrimoine, une force tranquille qui dégage une énergie extraordinaire, qui ne surjoue pas, elle est juste et radieuse comme un vieux prophète ayant eu une vie extraordinaire et dont le seul souci serait de transmettre du bonheur. C'est comme ça que j'ai ressenti Lisbonne....humble, discrète, puissante et sereine....
J'ai toujours eu le défaut ou la qualité, difficile de juger, d'aborder un endroit sans m'y intéresser préalablement, de le découvrir jour après jour, au hasard des rues, des sons et des sensations et des inspirations....c'est un peu comme ça que j'ai mené ma Vie, comme une sorte d'aventure, comme un vagabond enjoué et enthousiaste souvent, fatigué et perdu parfois...un vieux réflexe sans doute, qui me mène sur les routes du monde avec délectation et un peu d'inconscience, voire d'insouciance, mais qui me permet de respirer un endroit, de le recevoir et l'accueillir toujours avec subjectivité et plaisir. C'est aussi comme ça que j'ai visité Lisbonne....
Une petite devinette en passant : "quelle est le symbole de la capitale portugaise" ? la réponse se trouve dans la rubrique Miradouros
Fernando PESSOA a lui seul mérite un chapitre....Il est l'incarnation de Lisbonne, l'égérie de cette ville, l'étendard des pensées lisboètes, l'écusson de la poésie d'un peuple et surtout un mystère de la littérature.... il a donné ses lettres de noblesses à la ville et l'a peinte de toute la poésie qu'elle mérite. Considéré à juste titre comme un être supérieur, il avait cette sensibilité exacerbée qui permet de voir le monde et l'Humanité avec des longueurs d'avance ; d'ailleurs il mourut comme beaucoup de génies, pauvre et méconnu.
Personnage mystérieux, révélé très tardivement après que sa famille ait découvert "une malle pleine de gens", une malle noire prodigieuse, une véritable caverne d'Ali Baba, un héritage extraordinaire et déconcertant, jamais vu, puisque cet étrange auteur s'est tout simplement morcelé en une multitude de noms et de personnalités pour délivrer certainement les nombreuses voix (voies) contradictoires qui s'entrechoquaient en lui, parfois même s'entretuaient mais lui permettaient d'accéder à la Vérité, sa Vérité. Il s'était inventé près de 70 pseudonymes et hétéronymes (auteurs fictifs ayant leur propre biographie et personnalité)...
On a tous un Pessoa en nous, on ressemble tellement à ce génie, mais au final il nous est difficile d'accepter le spectre aléatoire que nous sommes...C'est toute la différence entre le génie infini et attachant de cet Homme et nous....
Il est enterré au monastère des Hiéronymites à Belem aux côtés des cénotaphes du navigateur Vasco de Gama et du poète Luis de Camoes et en guise de dernier message à l'humanité et à notre chaotique espèce on peut y lire en épitaphe, une ode de l'un de ses hétéronymes, Ricardo Reis :
"Pour être grand, soit entier, rien en toi n'exagère ou n'exclus.
Sois tout en chaque chose, mets tout ce que tu es dans le plus petit de tes actes.
Ainsi en chaque lac brille la lune entière, pour la raison qu'elle vit la haut."
INSOLITE.......Le plus célèbre et le plus ancien café de Lisbonne (ouvert en 1782), le Martinho Da ARCADA a deux tables réservées en permanence mais qui ne sont jamais occupées.....L'une pour Fernando PESSOA et l'autre pour José SARAMAGO, qui avaient l'habitude de se rendre dans cet établissement....Après leur mort le café a tout simplement décidé de leur rendre hommage en conservant leur place... de même, le célèbre footballeur portugais EUSEBIO, ballon d'or en 1965, une bien belle année, a lui aussi sa place dans un restaurant de la ville, le Adega Ti MATILDE. Ces petits détails traduisent une sensibilité très prononcée chez nos amis lusitaniens, une émotivité toute latine, un respect et une intelligence de la mémoire qui aident à comprendre la trame de ce peuple.
"Douter est le privilège de celui qui a vécu longtemps."
Souvent on mesure la Liberté d'une ville ou d'un pays à sa créativité, et les Graffitis sont le baromètre et le reflet de cette créativité...je pense ici à la Guadeloupe 👀 et la merveilleuse poésie de son Street Art, à la méconnue ville de Saint Nazaire 👀 ainsi que quelques autres.....mais ici, on respire la poésie urbaine à chaque coin de rue.
A Lisbonne, le Street Art a ses lettres de noblesse et les ongles vernis. Sans aucun doute, un des hauts lieux de la créativité au monde, élue carrément par le journal "The Guardian" comme la plus belle ville de "street art" du monde.....Longtemps considéré comme un acte vulgaire d'artistes frustrés en manque de reconnaissance, de vandalistes en révolte, le Street Art s'est soudain imposé comme un art majeur, détenteur de beauté et de vérité, révélateur de l'âme, ascenseur de reconnaissance...et voilà que l'on se met à prononcer le mot "artiste créatif de haut vol"....
Comment en est on arrivé là ? Ben le street Art a tout simplement été adoubé par les institutions officielles qui l'ont reconnu comme un art majeur. En effet, en 2008, las d'un combat contre les graffeurs, vide de sens, car on finit toujours par perdre contre la créativité, le maire de Lisbonne, Antonio Costa, ni plus ni moins l'actuel premier ministre actuel, a créé la GAU (Galeria de Arte Urbana) et a encouragé les artistes les plus incroyables et talentueux, à laisser l'imagination et la rêverie occuper les murs de Lisbonne, les poubelles et même les parkings. Un régal pour les yeux !!!
“Le graffiti est l'un des rares moyens à votre disposition quand vous n'avez presque rien. Et même si vous ne pouvez soigner la pauvreté dans ce monde avec une image, au moins vous pouvez faire sourire quelqu'un pendant qu'il pisse.”
Ici une mosaïque de graffitis empruntés dans quelques quartiers de Lisbonne, des oeuvres d'art qui habillent les quartiers d'un costume aussi simple qu'élégant. Des quartiers qui crient et s'affirment, avides de liberté et de poésie.
Des pierres sur mon chemin ? Je les garde toutes, un jour, j'en ferai un château.
La ville aux sept collines.....Ville bigarrée et rebondie comme le corps d'une femme, dépourvue des grandes avenues insipides qui tranchent et appauvrissent le paysage, Lisbonne est une ville chaleureuse où les quartiers ont tous quelque chose de différent à nous offrir....je ne vous parlerai ici que des quartiers que j'ai visités et arpentés, je ne dirai pas fouillés car tout ça reste objectivement superficiel, mais ceux dont j'ai humé l'atmosphère et participé au bal des rues....Ci-dessous quelques quartiers connus, dans le désordre car certains se recoupent, et d'autres que j'ai dû visiter sans en avoir conscience....
Compliqué et fatigant de scinder les quartiers comme un jeu de société, de savoir où l'on va, de passer d'un territoire à l'autre ; j'ai eu une vague notion des quartiers que j'ai visité, mais j'ai préféré les arpenter comme un vagabond, en reniflant le parfum de chacun comme on passe d'un champ de coquelicot à un autre de tulipe....Je voyage souvent comme ça, j'aime me perdre et m'abandonner aux sentiments, aux odeurs, aux couleurs et aux sons....J'adore l'inconnu car il me fait me sentir vivant.
Ainsi j'avoues que j'ai dû confondre certains endroits, ne sachant si mon pied droit était dans le même territoire que le pied gauche, mais pour moi le plus important était de fermer les yeux et de marcher dans les rues au son des enfants jouant dans les rues, de recevoir l'eau d'un linge étendu sur un balcon, participer à une sympathique querelle de quartier, ou me faire moquer par un graffiti plein d'ironie....Voilà mon Lisbonne !!!!
A ne surtout pas manquer....Un véritable coup de coeur personnel pour les "elevadors" ❤️...des funiculaires qui permettent de passer d'une colline à l'autre et de monter sans effort les pentes redoutables de la ville.....des tramways "vintage" au charme incontournable, les véritables stars de Lisbonne, classés d'ailleurs "monument national en 2002"...voici les trois principaux qu'on visite comme un musée....
- Elevador do Lavra
- Elevador da Gloria
- Elevador da Bica
CLIQUEZ SUR LES COULEURS CI-DESSUS POUR CONNAÎTRE LES QUARTIERS !!!👀
ou
Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent.
C'est le quartier du centre-ville le plus animé et le plus commerçant, connu aussi pour ses nombreuses places. Cherchez bien, et vous croiserez peut être le fantôme du Marquis de Pombal qui a reconstruit intelligemment le quartier, détruit par le tremblement de terre et le raz de marée de 1755.
"C'est un quartier que j'ai survolé car très (trop) fréquenté, pas celui que j'ai préféré, mais c'est celui qui m'a apporté une des plus grandes joies avec l'exposition "outdoor" photo de Sebastiao SALGADO, "GENESIS" (cliquez 👀) ci dessous, un visuel de 40 photos qui m'a fait survoler la planète le temps d'une rêverie. C'est aussi sur la Praça do Comercio qu'a été exposé le plus haut sapin de Noël d'Europe (62 mètres) pour donner encore plus d'envergure et de magnificence à cette immense place...."
Et bien sur, tous les monuments ou endroits ci-dessous, à visiter ou à déambuler, toujours pour admirer le raffinement de cette magnifique ville maritime.....
- La Place du Figuier (La praça da Figueira)
- L'avenue de la Liberté
- Place Restauradores (restaurateurs)
- La place du Commerce (Praça do Comercio)
- L'Arco da Rua Augusta
- L'Elevador de Santa Justa
- Le Largo do Carmo (superbe place où se trouvent les ruines du Couvent des Carmes)
- La Place du Rossio
C'est un heureux hasard qui m'a fait découvrir ce monstre de la photographie, cet immense poète en Noir & Blanc, Sabastiào SALGADO.
La Praça do Comerçio dans sa splendeur avec ce vert ambigu que l'on interprétera selon son humeur.....l'énergie de cette extraordinaire place vous saisit et vous élève au firmament de vos espoirs, n'est ce pas mademoiselle !!! le plus haut sapin de Noël d'Europe, érigé comme une offrande céleste, une imploration au doute, à l'impuissance et l'incompréhension....et toujours un réel plaisir de déambuler le long de "la mer de paille".
Ah le Bairro Alto, certainement le quartier le plus "branché de Lisbonne, mais aussi le plus musical, chaque rue est accompagnée de la mélodie des poètes, j'ai eu l'impression de vagabonder dans le Montmartre du Paris des années 1950, celui où la vie foisonnait et la créativité était un exercice de devoir et de plaisir à la fois. On compare souvent le Chiado à Montmartre mais ce n'est pas ce que j'ai tout à fait ressenti....ici règne une certaine folie créatrice, une bohème que ne désavouerait pas Aznavour.
Quelques curiosités à découvrir dans ce quartier rempli de poésie...
- L'Elevator Da Gloria ❤️
- L'Ascensor da Bica ❤️
- Eglise Sao Roque
- Miradouro Sao Pedro de Alcântara
- Le Jardin Botanique
"Voilà un quartier qui m'aura impressionné et apprivoisé car il est un défi au temps, une porte ouverte vers le lâcher prise, une équation à plusieurs inconnues, complexe à comprendre, car, en effet, ici, LE quartier dicte son propre tempo et choisit d'accélérer ou ralentir le rythme à sa guise, comme un pacte secret passé avec le temps...c'est cette puissance tout en contrôle qui m'a envahie quand j'ai arpenté les rues du Bairro Alto...et puis cette faculté à changer de personnalité et de visage le jour puis la nuit, une soudaine accélération du rythme, comme savait le faire l'équipe de football du Brésil dans les années 70 ⚽️...... "
Les rues du Bairro Alto, à la fois colorées, sobres, simples, vides, voire désertiques, mais toujours avec un charme certain. Il suffit de se balader et de s'abandonner pour respirer toute la poésie des rues, pour se sentir bien au milieu des couleurs et d'une vie que l'on devine authentique et paisible au delà de chaque mur.......même si bien sur la Vérité est toute autre c'est certain....en témoigne cette discussion avec une habitante de l'Alfama qui nous a raconté un vie de regrets et de souffrance par l'entremet de son chat.......
Ah la Calçada da Gloria, c'est ici que la GAU a commencé ; cette petite rue qui commence à la place Restauradores est un véritable chez d'oeuvre de poésie et de douceur.....un elevator qui répète inlassablement son circuit comme un menuisier travaillant son bois, des rues et des points de vue tendus vers la beauté et l'esthétique, c'est une rue que j'ai arpenté chaque jour comme si c'était la première fois.
L'ALFAMA, c'est un quartier qui se visite comme un magasin de brocante, où le regard vagabonde et s'échappe dans toutes les directions. Ça me rappelle le joli village des Cinq Terre, MANAROLA, et la découverte de l'atelier d'un amusant et truculent poète, un vieux fou nostalgique de Benito Mussolini et un merveilleux conteur d'histoires, capable de faire chavirer le coeur de demoiselles en fleur.
Mais c'est aussi l'ancien quartier juif, le quartier historique de Lisbonne et certainement le plus ancien. Il a longtemps été le refuge des vieux pêcheurs, ce qui donne une certaine langueur au temps qui passe, une sorte de mode d'emploi dans la façon d'appréhender "le mystérieux sablier". On se promène dans ce quartier comme on visite discrètement une église, avec révérence et curiosité....
De plus, pas de voiture ou très peu, juste de la pierre, de la géométrie et de la romance, ici les rues escarpées et étroites ne sont pas pensées pour la circulation des véhicules. Juste le Tram, le fameux, l'institution, l'incontournable, le célèbre Tramway 28, une star de ciné, une icône qui aime briller devant les passants et adore faire le "cabotin" pour le plaisir des nombreux touristes venus l'admirer.
Mais il y a aussi toutes ces autres merveilles à découvrir dans le quartier......
- Le Musée du Fado
- Le Château Saint-Georges
- La Cathédrale de Lisbonne
- Miradouros Santa Luzia et Dos Portas (2)
- Le Panthéon National (Amalia RODRIGUES y repose en paix)
- Restaurant Fado Ao Carmo (pour écouter un Fado authentique tout en se régalant 👀...cliquez)
"On se sent bien dans ce quartier, on l'arpente avec sérénité et l'âme en paix ; j'ai aimé m'oublier dans les rues chargées d'histoire pour nourrir mon âme du rythme apaisant du temps filant et glissant avec malice puis intelligence entre les murs...."
J'aime une ville quand elle s'exprime, quand elle ne calcule pas, quand elle s'affranchit des codes absurdes et vulgaires de la société et tend vers le firmament de l'invisible, vers ce qui se chuchote ou se devine mais pas vers ce qui se compte ou s'explique à tout prix...c'est aussi ça la poésie, c'est oeuvrer pour le divin, la lumière et le bien être. C'est l'expression de ces murs et ces artistes qui m'a fait ressentir ça, c'est aussi pour cela que l'on se sent bien dans les murs de Lisbonne, on ne vous force à rien, on propose, on vous sourit et on vous laisse penser et aimer.........comme une offrande à l'humanité.
Voici notre ami "le Tramway", cette star qui ne se cache pas, on apprécie le côté sympathique et orgueilleux de cet exhibitionniste charmant.....les rues sont des décors merveilleux pour ce frimeur sympathique, d'ailleurs ici, un clin d'œil à la magnifique "Cathédrale Santa Maria Maior de Lisbonne" qui semble engloutir le tramway dans sa bouche béante, comme pour absoudre ses vieux péchés....même le diable a de la poésie et de l'humour, n'en déplaise aux Touristes (dixit un voyageur).
Au delà des murs et des rues du quartier, il ya l'horizon, quand le regard embrasse l'espace et l'esprit se nourrit de l'infini.......c'est aussi ça l'Alfama, une passerelle vers le beau...et puis je voulais parler de ce petit local près du Miradouro Santa Luzia , une "Association" de quartier en plein milieu de l'Alfama, et cette dame pleine de bonté, véritable gardienne du passé, mémoire du quartier, qui nous a offert une hospitalité au doux gout de Ginja sous un air de Fado.....Allez vite à sa rencontre, elle est juste à côté de l'Azulejos....
Ici aussi, à l'instar de Baixa et Rossio, j'ai voulu dissocier les deux quartiers même s'ils s'englobent. Le Chiado, appelé aussi le Montmartre de Lisbonne pour son passé intellectuel, littéraire et politique, un quartier "romantique" mais devenu commerçant, et le Bica, un quartier incontournable de la poésie lisboète.
Ce dernier, qui fait partie des quartiers traditionnels et sacrés de la ville, se situe en fait au croisement des quartiers de Chiado, Bairro Alto, de Cais do Sodré et Santa Catarina.
La RUA de BICA, connue pour son célèbre "Elevador" (cliquez ❤️), est considérée comme l'une des 7 plus belles rues du monde, en charmante compagnie (ci-dessous) ; c'est un endroit d'une énergie extraordinaire et d'une perfection qui n'a d'égale que sa simplicité....on se sent bien sur cette colline, pas d'extravagance ni d'exubérance, rien que la beauté et le calme d'une vie bien rodée et accomplie. Tout en bas, le Tage vous sourit et vous attend pour une visite, mais il saura patienter car il est heureux pour sa ville ; ici la vie s'écoule avec langueur et douceur, sans chaos, juste avec la justesse du temps qui s'excuse presque de défiler....c'est ce que l'on ressent dans cette rue, l'apaisement le temps d'un instant, un intervalle bienheureux qui vous enveloppe pour la journée entière.
Ainsi donc parmi les avenues qui donnent aux cités urbaines leurs lettres de noblesse, vous trouverez entre autre :
- Via Dei Fiori Imperiali à Rome (Italie 🇮🇹)
- La 5ème Avenue de New York (Etats Unis 🇺🇸)
- La rue Gonçalo de Carvalho à Porto Alegre (Brésil 🇧🇷)
- L'avenue des Champs Elysées à Paris (France 🇫🇷)
Le QUARTIER du CHIADO a lui aussi quelques pépites à présenter au passant venu humer la poésie des rues :
- Le Couvent des Carmes (satané tremblement de terre)
- Le Théâtre National de Sao Carlos
- Le Café A. Brasileira (boire le café et trouver l'inspiration littéraire de F. Pessoa)
- Le Musée National d'Art Contemporain
- La Place Luis de Camoes
- La Maison Ferreira des Tabuletas (une façade d'Azulejos)
"Un quartier moins conscientisé, à part peut être la Rue de Bica pour ses scènes de vie ; un peu à l'instar de l'Elevador de Gloria, j'y suis revenu plusieurs fois pour mieux profiter de l'endroit et capturer la poésie de cette rue (ou colline), et chaque fois c'était le même plaisir, le même étonnement, le même enthousiasme, celui de l'enfant devant son jouet.....Le Chiado, c'est aussi le souvenir de la place Luis de Camoes avec cette rivalité pleine de malice entre les pigeons et les moineaux pour un simple morceau de brioche et cette rencontre avec un vieux musicien mis à l'écart par une vie sans pitié et heureux d'un auditoire à sa mesure. Un quartier plus populaire mais qui mérite le détour car pour peu que vous ayez l'oeil exercé ou enclin à la poésie, vous serez transporté dans un univers loin des conventions et des obligations vulgaires du quotidien....."
La rue de la Bica et son acteur vedette, le Tram ; un wagon qui attire les feux de la rampe et la lumière pour illuminer les scènes de vie...un exemple parfait avec ces enfants du quartier, curieux du monde souterrain, essayant de découvrir ce que cache ces rails au delà du cabotin jaune génial qu'ils voient tous les jours arpenter inlassablement la colline de leur quartier...c'est aussi ça la poésie de l'enfance, c'est s'émerveiller de tout et regarder au delà, bien loin des codes de la bienséance...ça me rappelle d'ailleurs cette phrase de Saint Exupéry citée plus haut "Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent"...Moi en tout cas je m'en souviens très bien...
Ici quelques rues du Chiado qui parlent d'elles mêmes...j'aime beaucoup ce soucis du beau et de l'harmonie, juste le plaisir de donner le meilleur de soi sans calcul ni arrière pensée...
Le Chiado c'est aussi les couleurs du bonheur, ici pas de tristesse ni de morosité, encore moins de dramaturgie, on en a assez en France, juste le parfum de la Saudade et de la vie qui s'écoule avec toute la force de son envie, n'est ce pas Monsieur le vieux poète ?...on croirait être au Brésil...d'ailleurs, suis je bête, on y est un peu non ?
C'était le quartier refuge, celui de notre hébergement (Rossio Hotel), très sympa au demeurant, un quartier bien placé, le coeur de la cité, le centre névralgique, "la ville basse" comme on l'appelle, le point d'accès à toutes les pépites de la ville.....à quelques pas de l'hôtel, toutes les splendeurs vous tendent les bras. Ici aussi, il m'a semblé apercevoir le spectre fier du Marquis de Pombal (cliquez👀).
Officiellement, il fait partie du quartier de "La Baixa", mais c'est un quartier à part, le quartier le plus animé de la Ville, celui de tous les rendez-vous, lisboètes et visiteurs compris. La preuve en est, c'est cet attachant attroupement musical le soir du 1er janvier, où tout le monde a dansé dans la plus grande liberté sur le parvis magnifiquement dessiné de la place du Rossio. Une liberté, une normalité plutôt, entr'aperçue comme une étoile filante dans le ciel. Et oui, je ne peux m'empêcher d'assister à la déchéance d'une société, la destruction du tissu humain qui animait la Vie, cette énergie si délicieuse malgré son chaos attachant.
"C'est pour ça que j'ai tenu à singulariser ce quartier, c'est pour cette symbolique à reconstituer, l'espace d'un instant, une chimère."
Sur ce quartier à part, n'oubliez pas les quelques pépites architecturales que sont :
- La Place de Rossio et la statue de D. Pedro IV. Une place qui a son importance puisqu'il faut imaginer un "hippodrome" au temps des romains et de la tauromachie jusqu'au 18ème siècle.
- Le théâtre National D. Maria II, formidablement décoré et illuminé.
- L'extraordinaire et imposante Gare du Rossio, le point de départ de SINTRA.
- Le café le plus célèbre de Lisbonne, le Café Nicolas.
- L'église de Sao Domingos ❤️
C'est ici aussi que le 25 avril 1974, une fleuriste aurait offert un bouquet d'oeillets à un soldat insurgé contre la dictature salazariste, et que la révolution des oeillets aurait commencé ❤️...
|
Les chaussées à la portugaise de la place du Rossio arborent des motifs en forme de vague pour rappeler ce géant du maritime ; on les appelle "des Calades", ils dateraient du 16 ème siècle et seraient l'oeuvre de la star du Baixa, j'ai nommé "Le Marquis de Pombal".
Le Rossio c'est la Vie, chaque détail a son importance et les scènes de vie sont foisonnantes, le jour comme la nuit.....le petit est immensément grand et son contraire, chaque espace a une fonction, un peu comme dans une forêt où les champignons et les arbres profitent l'un de l'autre dans une parfaite synergie. C'est là toute la magie de ce quartier, quid d'un cireur de chaussure s'affairant consciencieusement avec un notable, ou un garde républicain abordable et affable aux yeux si bleus qu'on en oublierait son masque et enfin le coup de coeur du quartier avec l'église Sao Domingos, brulée par le grand incendie de 1959 et qui, comme un aventurier au visage buriné, continue à se tenir debout avec une grande fierté.
Le quartier qui symbolisait jadis un peu tous les rêves, un peu comme celui de La Havane à Saint Nazaire, c'est ici qu'on laissait développer son imaginaire et qu'on s'autorisait l'ailleurs. Qu'il est bon de rêver, ne dit on pas que "nos rêves doivent avoir un coup d'avance sur notre vie" ? C'est d'ailleurs d'ici que les caravelles du navigateur Vasco de Gama partirent à la découverte de la route maritime vers l'Inde.
Le quartier de Belém, c'est un magnifique défilé de monuments (ci-dessous) et en particulier 3 incontournables, dont deux géants de l'aventure maritime qui rappellent l'importance de l'endroit dans l'identité de Lisbonne....La Torre de Belém, une merveille d'architecture, dans un "style manuélin" 👀 exemplaire, le "Monument aux Navigateurs", un monument érigé en mémoire des navigateurs portugais du 15 ème et 16 ème siècle et en hommage à "Henri le Navigateur", et enfin le Monastère des Hiéronymites, la mémoire vive du Portugal et de Lisbonne.
- Le Monastère des Hiéronymites (tombeaux de Fernando Pessoa, Vasco de Gama et Camoes)
- La Tour de Belem
- Le Monument aux Découvertes (navigateurs)
- Le Pont du 25 avril
- Le Musée National des Carosses
- Pas trop loin, à environ 20 mns à pied, allez jeter un oeil sur LX Factory (cliquez 👀)
"C'est un quartier sympathique comme tous les bords de mer...un endroit où il fait bon se rencontrer et flâner, parler de tout et de rien, humer l'odeur de la mer et se retrouver dans le silence ou juste le bruit des vagues qui finissent leur course sur le parapet."
Vous reconnaîtrez les monuments cités plus haut, peut être ici la réincarnation de Henri le navigateur en canard, et puis pour les aventuriers culinaires et amateurs d'Histoire, le meilleur "café" ci dessus pour goûter le Pasteis de Nata, celui qui, paraît il conserve la recette intacte depuis 1837...
Construite sur un îlot rocheux au début du 16ème siècle, la tour était complètement entourée d'eau et se situait au milieu du Tage. Le séisme de 1755 a bouleversé la physionomie du paysage et la tour s'est rapproché de la rive nord du Tage.....d'ailleurs on peut y accéder par une simple passerelle en bois...
De tout, il restera trois choses:
La certitude que tout était en train de commencer,
la certitude qu'il fallait continuer,
la certitude que cela serait interrompu avant que d'être terminé.
Faire de l'interruption, un nouveau chemin,
faire de la chute, un pas de danse,
faire de la peur, un escalier,
du rêve, un pont,
de la recherche....une rencontre.
LE METRO DE LISBONNE (cliquez ici 🚇) ❤️ |
Je n'aborde ici que les choses que j'ai vues, essayées ou ressenties, mais je ne pouvais pas quitter Lisbonne sans parler de son métro, car à l'instar de celui de Naples, il est une véritable curiosité artistique qu'il faut aller voir comme on recherche les graffitis dans le Monopoly lisboète....vous trouverez en cliquant sur le titre, les 10 principales stations transformées en véritables galeries d'art.
Je n'aime pas m'enfermer dans les sous sols de la terre et j'évite tant que je peux ce moyen de transport, privilégiant mes jambes à cette boite de sardine bien trop rapide pour mon regard bien trop lent....
Nous avons tous deux vies :
La véritable, qui est celle que nous avons rêvée pendant l’enfance,
Et que nous continuons à rêver, adultes, sur fond de brume ;
La fausse , qui est celle que nous vivons dans la vie partagée avec d’autres,
Qui est la pratique, l’utile,
Celle dans laquelle on finit par nous mettre dans un cercueil.
Dans l’autre il n’y a pas de cercueil, pas de mort.
Il n’y a que les illustrations de l’enfance :
De grands livres colorés, pour voir, pas pour lire ;
De grandes pages de couleurs pour s’en souvenir plus tard.
Dans l’autre nous sommes nous-mêmes,
Dans l’autre nous vivons ;
Dans celle-ci nous mourons, c’est là ce que vivre veut dire.
En ce moment, aux prises avec cette nausée, je ne vis que dans l’autre… »
Les Miradouros ce sont des Belvédères qui se visitent comme on rentre dans un magasin d'Azulejos, dans le silence, le respect et l'admiration.
On découvre les panoramas exceptionnels de la ville de Lisbonne, on devine chaque quartier, on fouille, on fouine, c'est une mosaïque de toits, harmonieuse, qui laisse découvrir une ville grandiose, tranquille, secrète, où les quartiers semblent tous complices, amis, rivalisant seulement de charme, de beauté et de diversité.
Et puis c'est aussi une formidable occasion de voir le soleil se coucher sur les toits pour un adieu à la journée, pendant que la ville s'aligne respectueusement à l'obscurité.
“Développe en toi l'indépendance à tout moment, avec bienveillance, simplicité et modestie.”
Marc AURELE (Empereur et philosophe romain)
Le Miradouro das PORTAS DO SOL (situé dans le quartier Alfama) est un des plus beaux panoramas de Lisbonne, situé au sommet de l'une des collines de la ville. D'ici on peut découvrir le célèbre Tage, les toits pleins de mystère et de romantisme du quartier de l'Alfama, le Panthéon National, le Monastère Sao Vicente da Fora et la statue du Saint Patron de Lisbonne tenant dans ses mains le symbole de la capitale, "un bateau et deux corbeaux" (cf. la réponse a la devinette plus haut 👀). On peut aussi assister depuis ce lieu aux plus beaux ballets du tram 28. ...
Le Miradouro de SANTA LUZIA (situé dans le quartier Alfama) est le discret voisin de Portas do Sol, mais en plus subtil, plus secret et peut être le préféré des passants. La vue est identique à peu de choses près, avec le Tage en ligne de mire et les toits remplis de vies cachées et intrigantes...mais il y a en plus cette jolie terrasse recouverte de vigne vierge au printemps, et un magnifique muret d'Azulejos vestige de l'ancienne muraille de la ville....les artistes aiment bien venir peindre ici, les amoureux s'embrasser en rêvant à des lendemains enchanteurs et les solitaires réfléchir à leur condition....Et puis, j'en parle dans le quartier Alfama, il y a ce petit local, une association de quartier, qui vous laisse découvrir toute l'Histoire de l'Alfama au doux rythme d'un air de Fado tout en goûtant une délicieuse liqueur de cerise, sur une terrasse oubliée du temps. ❤️
Le Miradouro de SÀO PEDRO DE ALCÂNTARA (situé dans le Bairro Alto) offre une vue formidable sur la ville basse, mais aussi sur les deux autres Miradouros tout en face, Graça et Senhora. Une étape dans un circuit qui va du Rossio jusqu'au Bairro Alto. Une place sur laquelle on peut flâner, observer et même se désaltérer mais surtout accéder à la "La Calçada da Gloria", la rue de toutes les couleurs avec son street art de haut niveau et pleine de poésie.
Le Miradouro de GRAÇA (Sophia de Mello Breyner Andresen), situé dans l'Alfama porte le nom du célèbre écrivain portugais dont c'était l'endroit préféré pour trouver l'inspiration. Une ambiance très "Peace & Love", très "Woodstock", douce et sereine vous envahit dès que vous faites vagabonder votre regard sur la forêt de toits, un peu comme dans la scène finale du film "Ocean's 11", où nos héros ralentissent le temps devant les fontaines du Bellagio à Las Vegas. Et puis juste en dessous, dans les dédales des escaliers, un labyrinthe magique, un déchaînement de Street Art avec des œuvres toutes aussi magnifiques les unes des autres, qu'il faut absolument aller voir.!!!...A voir aussi le musée national des Azulejos....situé sur la plus haute colline de Lisbonne
Ici quelques vues sur les collines de la ville avec une "salade" de toits, mais surtout le magnifique Azulejo qui orne la petite église de Santa Luzia sur le Miradouro du même nom, représentant la "Praça do Comercio" avant le tremblement de terre de 1755...mieux que les photos, venez ici respirer l'air du large et de l'aventure...
"La plupart des gens ont des sensations conventionnelles."
Au départ, juste le désir de voir le château de la Belle au Bois Dormant, retrouver les couleurs éclatantes de ce palais, la finesse de son oeuvre et deviner les fastes d'antan dans le décor enchanteur du château princier.
Un détail légèrement négligé, c'était le jour de Noël...que nenni les berceuses de mon enfance, me voilà dans les rues désertes de Sintra à réfléchir à la façon d'occuper intelligemment ma journée...
La réponse est venue naturellement en regardant autour de moi les grands espaces, en écoutant le silence, en observant la nature dévorante et apaisante des forêts et le bruissement pudique, poli et puissant de la cité de Sintra. Ah le pouvoir des intervalles, chers à ma philosophie de voyage 👀. Et oui, il n'y a pas que le palais et le château à visiter à Sintra, c'est aussi une bourgade verdoyante à la magie particulière et une ambiance féérique. (c'est pour tout ça que l'UNESCO à classé Sintra au Patrimoine Mondial de l'Humanité).
QUE VOIR A SINTRA...
- Palais Quinta Da REGALEIRA (cliquez ❤️).
- Palais national de PENA (l'une des 7 merveilles du Portugal ❤️).
- Le Château de MAURES
- Le Palais National de SINTRA
- Parc et Palais de MONSERRATE (influences gothiques, mauresques et indiennes).
- Chalet et Jardin de Condessa d'EDLA (Madame la Comtesse !!!).
- Le village d'AZENHAS do MAR (à 14 kms de Sintra, à voir pour ses piscines naturelles).
- Palais National et Jardins de QUELUZ (ah ces riches 😳).
- Cabo da ROCA (paroisse de Colares)
- Plage de l'OURSE (1 km de Cabo da Roca)
"La dernière fois que j'étais venu à SINTRA, j'avais, tel le bon touriste appliqué, consciencieux et scolaire, visité le palais de la Pena puis le château des Maures, et je dois avouer que j'étais parti pour renouveler, sans état d'âme, le même programme, pour montrer à Anne, la beauté extravagante de ces créations. Je n'ai jamais accordé une grande importance aux jours fériés, sans doute parce que je ne me sens pas concerné par le sens du manège et de ce fait j'avais tout simplement zappé ce jour de Noël, trop compliqué pour moi...bref, tout était fermé 👀👀👀...tout ça pour expliquer que le meilleur souvenir de cette journée (mieux détaillées ci-dessous), restera une balade dans la forêt, un portail fermé, malicieusement transgressé, et le chemin des "croisés chrétiens" dans un décor naturel impressionnant et apaisant..."
Sintra c'est ce kaléidoscope coloré et éclectique illustré par ces photos, avec un clin d'oeil pour le palais mystérieux de QUINTA DA REGALEIRA que je n'ai pu visiter, et la fontaine de la SABUGA aux vertus médicinales. Quel dommage, car ce mystérieux édifice, construit début du 20ème siècle par un millionnaire en goguette, classé aussi Patrimoine de l'UNESCO, est un pur condensé d'ésotérisme, de symbolisme et de mysticisme....vraiment dommage, mais je le conseille fortement, surtout parait il pour son puit à la réputation mystérieuse. Mais tout est beau à Sintra, cette petite ville semble avoir été pensée et édifiée selon le nombre d'or, tout y est parfait, on se sent bien, les proportions sont parfaites et le mystère est partout. C'est vraiment l'endroit parfait à découvrir avec un guide
Je l'ai dit plus haut, les Azulejos sont de véritables oeuvres d'art, on les rencontre dans villes lorsqu'ils désignent élégamment le nom des rues. J'aime quand on retrouve le soucis du détail, quand le temps prend le dessus sur l'efficacité, quand l'art dépasse les enjeux et l'obsession des médiocres, quand le temps qui passe devient un allié pour les artistes....
"L'enfer, c'est nous-même ; nous sommes l'enfer."
Hep cocher, direction le Sud......300 jours de soleil par an, environ 150 kms de falaises colorées et rudoyées par le temps, très peu de voyageurs, une période de grand flou touristique et de vide métaphysique, d'interférence sur les postulats de l'humanité, c'était vraiment le moment parfait pour découvrir le Sud du Portugal et sa nature délicieuse en toute quiétude....
L'ALGARVE, un nom à la consonance rayonnante, une destination pleine de promesse où la beauté promet la diversité; voilà ce qui m'a motivé, la chance de voir ces fantastiques falaises et ces célèbres points de vue, que l'on annonce comme parmi les plus remarquables de notre extraordinaire planète....L'Algarve, une fresque entière de roches, d'originalité, de couleurs et de luminosité, une oeuvre d'art, dessinée et/ou sculptée par le temps et la mer, une empreinte du temps qui offre aux yeux de véritables merveilles....
Ci-dessous, le résumé de mon séjour en Algarve, avec des manques et des oublis, bien sûr, mais suffisant pour donner une idée de ce merveilleux endroit....
Pour quitter Lisbonne et rejoindre le sud, il faut franchir le Tage et le plus beau point de vue sur "la mer de paille", est l'impressionnant Pont de Vasco de Gama. Ensuite, exit l'autoroute et ses péages aussi vulgaires que le sourire insipide et fallacieux d'un homme politique, sa monotonie linéaire et abrutissante, j'ai choisi les chemins de traverse qui passent par Sines pour rejoindre Portimao, le point de chute, et les sites de Benagil et Praia Marinha.
Un choix judicieux car sur la route les surprises se succèdent, la poésie déambule, la nature sublime avec enthousiasme les 4 éléments de la Vie.....
Ça me met à l'esprit la pensée d'une dame, Agnès Repplier, qui disait : "L'impulsion du voyage est l'un des plus encourageants symptômes de la Vie."
Pêle mêle sur la route, les incroyables forêts de chênes liège, les cigognes de plus en plus nombreuses, quelques moulins plein de charme qui nous rappellent le Portugal d'antan puis la découverte de la ville native de Vasco de Gama, SINES et ses vagues déchainées. Le plaisir de flâner et s'abandonner à l'inconnu.... la route est encore longue et les détails semblent infinis pour peu qu'on soit attentif à la poésie !!!
Il y a en chacun de nous une chose qui n'a pas de nom, et cette chose est ce que nous sommes.
Quelle surprise d'apercevoir autant de cigognes après Sines. En fouillant ma mémoire d'écolier, je savais que le sud de l'Europe attirait ces jolis échassiers, souvent de passage, mais en cette période je ne m'attendais pas à en avoir autant.....jusqu'à Portimao, j'ai accompagné leur vol à la fois pateau et plein de grâce....des nids partout en hauteur (pour que les volatiles puissent mieux s'envoler), sur les poteaux télégraphiques, les cheminées, les poteaux électriques, les lampadaires, des couples la plupart du temps, j'étais comme un enfant quand il découvre quelque chose, émerveillé devant l'inconnu...j'étais surtout fasciné par leur regard détaché et leur indifférence à notre espèce, comme s'ils appartenaient à un autre monde....
Quant à leur quantité, c'est tout simplement dû au fait que ces cigognes ne migrent plus jusqu'au continent africain pour chercher la chaleur, elles arrêtent leur voyage dans le sud de l'Europe.....d'ailleurs, ici au Portugal le nombre de cigognes est passé de 1200 en 1995 à près de 14 000 aujourd'hui.....pourquoi ? ben le réchauffement climatique, vous savez ce sujet qui passe et repasse et dont on a du mal à prendre conscience....
Une merveilleuse surprise car j'ai une profonde émotion pour le monde animal, surtout pour le peuple de l'air, pour cette faculté à disparaître des écrans et noyer les certitudes, pour la synergie avec la Nature et je ne peux m'empêcher de penser de nouveau à Fernando PESSOA et son incroyable vision de la Vie en citant une de ses merveilleuses pensées :
"Passe, oiseau, passe et apprends-moi à passer !"
Fascinant d'observer le monde de l'air, de regarder ces échassiers communiquer, parader, de les voir aussi heureux de se retrouver dans leur nid après un vol qui restera un mystère....une parade pleine de charme, un rituel étrange sous une symphonie de caquètements, d'étranges mouvements de têtes parfaitement synchronisés et remplis d'Amour....un spectacle qui m'a beaucoup ému et qui restera longtemps dans ma mémoire, un peu comme le papillon qui se pose sur mon épaule.....
Espérer le meilleur et se préparer au pire : c'est la règle.
J'avais remarqué cette merveille géologique avant de partir au Portugal et je rêvais, enfin j'espérais plutôt, me retrouver seul dans l'antre de ce monstre de pierre pour profiter de cette vue originale et me noyer dans le ciel et la rêverie....Ce ne fut malheureusement pas le cas...
Merveille de l'humanité, la grotte de BENAGIL a été reconnue en 2014 comme une des 10 plus belles grottes au monde et il était impossible de passer à côté....Alors direction le petit port de pêche du lieu-dit pour embarquer dans un petit bateau, dans une relative intimité, en compagnie de jeunes et fougueux marins/ athlètes portugais, sous le regard canaille des femmes, à la découverte de ce coin de la côte au charme incroyable....plus d'une heure de trouble pour ces dames et de poésie pour moi....la nature a le pouvoir de la fulgurance et de l'honnêteté, elle ne joue pas elle est vraie et sans pudeur, sure d'elle, structurée par le temps, sans débordement ni exagération, simplement sincère, donc évidemment puissante. Il m'est revenu cette fois-ci, une phrase de l'historien Numa Denis qui disait :
"L'Homme peut bien dompter la Nature, mais il est assujetti à sa pensée"
Cet endroit a servi d'économiseur d'écran pour windows 10, ce qui donne un ton universel à cette extraordinaire formation géologique...et puis cette vue magnifique sur la côte et cette promesse de l'horizon, "tout ce que vous avez à faire, c'est décider de partir. Et le plus dur est fait." Tony WHEELER
Ce n'est que lorsqu'une humanité libérée des préjugés de la sincérité et de la cohérence aura habitué ses sensations à vivre indépendantes, qu'on pourra atteindre, dans la vie, un semblant de beauté, d'élégance et de sincérité
A quelques pas de Benagil, cet endroit est connu pour abriter l'une des 10 plus belles plage d'Europe, mais il est aussi réputé pour la formation d'un Coeur au sein de ses arches naturelles (la planète Terre regorge d'endroits romantiques qui ressemblent à des coeurs comme la célèbre photo de Yann Arthus Bertrand en Nouvelle Calédonie avec le Coeur de VOH ....) ❤️
Me voila ainsi parti à la rencontre de l'Amour sur des chemins escarpés, à la recherche de l'angle parfait pour capturer les formes arrondies du coeur, croisant les sentiers, dérangeant les nids des mouettes, bravant les dangers (oui oui j'exagère !!!), jusqu'à ce qu'un couple immobile et attentiste en bord de falaise et surplombant les arches, attire ma curiosité...c'était là 👀...Un premier soir sans lumière et sans relief demandait une autre tentative, celle des premières lueurs du matin quand le soleil émerge de l'horizon (photo ci-dessus)...
Durant cette quête romantico-artistique, je me suis beaucoup interrogé sur la symbolique du coeur, sur cette mode universelle et suspecte d'hurler à l'Amour, un peu comme on hurle à la Liberté (je place les deux sur la même échelle), un simple cri du coeur souvent sans solution ; comme si ce concept était devenu une référence, une obligation, un leitmotiv, un objectif d'accomplissement et de réalisation de sa vie, un graal universel...est on vraiment des êtres d'amour ou est ce une excuse pour fuir notre redoutable et complexe nature alambiquée, un alibi ou même une rédemption à nos lâches angoisses métaphysiques ???...curieuse façon de conjuguer l'Amour à tous les temps sans vraiment essayer de comprendre cette pulsion irrésistible, ce besoin presque inconscient et irréfléchi de mettre une forme sur un sentiment confus et diffus qui nous dépasse souvent mais que l'on conjugue néanmoins, vaille que vaille, tête baissée, durant toute une vie au même titre que cette fameuse Liberté.
Avec le temps et l'expérience, je pense que comme l'on apprend à marcher, on apprend à aimer, dans le sens global du terme...
Que celui qui aime ne sait jamais ce qu'il aime,
Ni ne sait pourquoi il aime, ni ce que c'est d'aimer...
Des falaises à portée de vue, des roches allumées par le soleil et la mer, gardienne du temple, sereine, puissante, apaisée et apaisante...
Travailler avec noblesse, espérer avec sincérité, aimer les hommes avec tendresse ; voilà la vraie philosophie.
Après quelques jours passés à Portimao, nous changeons de lieu pour nous rapprocher de l'extrême pointe sud du pays. Lagos, c'est juste un arrêt de quelques instants, pour découvrir des falaises à la beauté raffinée. Peut être le regret de ne pas avoir visité la ville, ses ruelles accueillantes et son centre historique, paraît il de grand charme, mais ne dit-on pas qu'il faut vivre sans regret ?
J'étais plus focalisé sur la nature que sur le béton, c'est pour ça que j'ai choisi les falaises du cap de la Ponta da Piedade ("la pointe de la piété") qui font partie des plus belles attractions naturelles de l'Algarve. Arches, grottes et cavernes se succèdent dans un dégradé d'orange et de jaune, la couleur du grès....de l'autre côté de la route, un chemin aménagé le long des falaises pour se rassasier de points de vue tous plus beaux les uns que les autres....
"Ainsi donc, Lagos se résume à des marches, 182 exactement, avalées, aller/retour, pour arriver à la genèse de Ponta da Pietade, une crique à l'énergie apaisante....tout autour la nature est extraordinaire et sauvage, les animaux virevoltent, les demoiselles s'exhibent à flanc de falaise, pour je ne sais quelle illusion amoureuse et le vent enveloppe cette ambiance d'une douce euphorie..."
Une symphonie que dame Nature nous offre pour nous rappeler à l'humilité..."on ne peut vaincre la Nature qu'en lui obéissant" selon une citation de Francis Bacon, ça paraît tellement évident quand on regarde ce spectacle majestueux, on se sent pétrifié par autant de beauté et de puissance, petit et insignifiant dans ce tableau parfait, on est simplement dominé par plus beau que nous...
Nous ne nous accomplissons jamais. Nous sommes deux abîmes glissant vers l'abîme ; un puits contemplant le ciel.
Vila Do Bispo, c'est une halte chanceuse et aléatoire dans un petit village audacieux aux faux airs de Paraty au Brésil, pour déjeuner dans un "Chez Gaby" local, plein de charme, tout simple et convivial, où j'ai compris en observant tout autour de moi, ce que j'ai ressenti pendant 10 ans dans mon quartier Saint Louis de Versailles.....Gaby, bon sang ne saurait mentir, qu'il est dur d'échapper à ses racines....
Puis j'ai pris une route comme on "zappe" sa télévision, sans réflexion et dans l'instant, juste pour le plaisir de m'abandonner dans le hasard du voyage et de l inconnu, et c'est comme ça que je suis arrivé, là où la route s'épuise, sur deux formidables baies de sable blanc, où les vagues rivalisent de fureur et de fierté....le paradis des surfeurs....une petite pour les débutants, ceux qui cherchent à comprendre la fréquence des "périodes" et une plus majestueuse où le gratin européen du surf semble s'être donné rendez-vous...
Une petite bourgade qui nous transporte direct au BRESIL dans ces petits villages construits par les esclaves, aux rues courbées qui leur permettaient de s'enfuir en échappant au champ visuel de leurs cerbères, ces porcs qui les surveillaient. Je pense ici notamment à PARATY, ce village inoubliable du Costa Verde. Puis à quelques pas de là, l'univers des surfeurs dans un spot aussi tranquille et ressourçant que la forêt de FANAL à Madère....
La pointe la plus occidentale de l'Europe....J'ai ressenti exactement la même impression que lorsque je suis arrivé au Cap de Bonne espérance en Afrique du Sud (cliquez 👀❤️).....un instant sauvage où la nature semble indomptable et aussi libre qu'un papillon....l'accomplissement d'un instant, un intervalle dans la ruée du temps, un trou noir rempli de satisfaction...
Un petit mot sur la ville de Sagres, en hommage à la star locale, "Henri le Navigateur", le symbole des grandes découvertes du Portugal et ancien gouverneur de l'Algarve, ayant fini sa vie d'aventurier "cérébral" dans cette cité.
C'est aussi le souvenir d'une photo aperçue dans un magasin, que je n'ai pu retrouver, celle prise un jour de tempête sur le phare de Cabo San Vincente, où une gigantesque vague de traverse montant des falaises semblait engloutir le phare dans une expression étonnamment humaine.....une photo que j'aurais adoré prendre et que j'ai longtemps admiré au mur, comme un enfant ébloui, rencontrant le héros de ses rêves.
Puis c'est une merveilleuse balade vers les falaises au soleil couchant, là où les pêcheurs semblent défier la gravité et pêchent à flanc de falaise dans une indifférence presque provocante du vide et du danger, ce qui leur confère une étrange et impalpable aura...
Mais c'est aussi l'un des phares les plus puissants d'Europe avec une portée lumineuse d'environ 60 kms.....(le plus puissant est le "Phare du Créac'h" (cliquez) en France....si si !!!
Une canne à pêche qui défie l'horizon, une demoiselle en quête d'un phare et quelques figurines évoquant la mer. Ces quelques bribes de CABO San VINCENTE évoquent une journée douce où l'Histoire est là pour nous rappeler la richesse de l'endroit.
Sur la route du retour, un extraordinaire endroit où la nature l'emporte sur toutes les croyances....Notre hôte précédent nous avait parlé de ce lieu avec le regard aussi brillant qu'enthousiaste, il ne restait plus qu'à découvrir les raisons de cette émotion....sur la route côtière qui ramène à Lisbonne, ce petit village a une route discrète et insignifiante qui ne demande qu'à être empruntée...en suivant le chemin qui mène à la côte on pénètre l'univers des surfeurs, des grands espaces et des grandes plages.
Tout simplement grandiose et rassérénant...ici une jeune demoiselle seule sur la plage, où la mer s'est humblement retirée, cultive son âme en pratiquant le yoga, là un jeune couple, réfugié dans la béatitude de leurs sentiments, arpente l'immensité de sable vers un horizon sans limite et pas très loin une jeune mère assise non loin d'un banc de mouettes rieuses, regarde, fière et protectrice, sa progéniture jouer dans l'eau froide avec l'enthousiasme et les rires d'un enfant, qui ne sait vivre que dans le temps présent. Un tableau enchanteur peint avec les pinceaux du bonheur et de la sérénité, des couleurs que les temps modernes effacent malheureusement, souvent, avec cynisme....
Et puis ces oiseaux au calme sur la grève, qu'un photographe curieux et peut être intrusif viendra déranger pour capturer leur vol aussi digne que les ailes d'un ange sur un vitrail dans une cathédrale....c'est pour cela qu'on lui pardonnera !!!
Les photos du bonheur...un tableau de maître où même la nature se met à chuchoter, une impression de solitude qui enveloppe le paysage pour le nourrir d'une sérénité presque religieuse...
L'Homme qui veut s'instruire doit lire d'abord et puis voyager pour rectifier ce qu'il a appris
Me voici debout sur ma trottinette la bouille au vent....je suis un peu comme Janus, perpétuellement divisé entre les deux moitiés de ma personnalité...que je ne dévoilerai pas par pudeur....Et ce qui me sauve, c'est que je les connais, enfin, je les ai relativement comprises....et si finalement c'était Pessoa qui avait vu juste avec sa malle pleine de gens ?
« Je n’ai jamais rien fait que rêver.
Cela, et cela seulement, a toujours été le sens de ma vie.
Je n’ai jamais eu d’autre souci véritable que celui de ma vie intérieure.
Les plus grands chagrins de mon existence se sont estompés dès lors que j’ai pu, ouvrant la fenêtre qui donne sur moi-même, m’oublier en contemplant son perpétuel mouvement.
Je n’ai jamais voulu être rien d’autre qu’un rêveur.
Si l’on me parlait de vivre, j’écoutais à peine.
J’ai toujours appartenu à ce qui n’est pas là où je me trouve, et à ce que je n’ai jamais pu être.
Tout ce qui n’est pas moi – si vil que cela puisse être – a toujours eu de la poésie à mes yeux »