La MONGOLIE 🇲🇳
Un voyage motivé par la photo au départ puis de plus en plus par l'amertume d'une époque caverneuse et désoeuvrée. Le besoin absolu de respirer un air plus sain et plus simple, la volonté de rétablir le silence, oublier les verbiages inutiles, l'envie urgente de fuir une société occidentale de plus en plus effrayante, le désir de me ressourcer avec des gens connectés à la Nature...
Ce que j'ai vécu a comblé au plus haut point mon âme et calmé mes angoisses de plus en plus récurrentes...j'ai retrouvé la SIMPLICITÉ, la dureté, mais le bonheur simple des gens qui vivent avec leur environnement sans autre ambition que d'être heureux un jour de plus...
Et ce qui devait être un circuit relativement organisé et planifié en amont, s'est transformé par la grâce, la personnalité et la complicité de mon chauffeur en un road trip complètement improvisé, avec de grandes lignes certes, mais livré au hasard des soirs et des rencontres...
(CLIQUEZ sur les TITRES !!!)
1. La Mongolie en quelques chiffres
11.1. Le palais d'hiver du Bogd Khan
N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres espérances. Le reste vous sera donné de surcroît.
La MONGOLIE en CHIFFRES...
- La superficie de Mongolie est d’environ 1.565.000km², soit le 19e plus grand pays au monde
- Entre 1271 et 1979, l’Empire mongol était le plus grand empire de l’Histoire avec environ 33 millions km² de superficie
- Plus de la moitié de la superficie de la Mongolie est composé de steppe herbeuse ou semi-boisée
- Moins de 20% de la superficie est composé du désert de Gobi (plus grand désert d’Asie 1 300 000 km²).
- 3,5 millions d’habitants en 2023
- 1,7 habitant au km², ce qui en fait le pays avec la plus faible densité au monde
- Environ 60% de la population est âgé de moins de 30 ans
- Environ 30% de la population est nomade ou semi-nomade
- 1 habitant sur 2 vit dans une yourte
- Environ 1 habitant sur 2 vit dans la capitale mongole : Oulan-Bator
- Avec une température moyenne annuelle de -2,4°C, Oulan-Bator est la capitale la plus froide au monde
- L’altitude moyenne du pays est de 1580m d’altitude
- 21 provinces et 329 districts
- Environ 50.000km de routes dont seulement 10% sont asphaltées
- 4 sites inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco
- 1er producteur mondial de cachemire
- 2ème plus grand gisement en fossiles de dinosaures au monde
- 1 langue majoritaire pour 7 alphabets
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Il faut être toujours ivre, tout est là; c'est l'unique question. pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
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Il vaut mieux voir une fois qu'écouter mille fois
C'est le circuit que j'ai fait lors de mon séjour; celui de la vallée de L'ORKHON (classée patrimoine UNESCO) et une partie de l'ARKHANGAÏ, un circuit aussi intéressant par le contenu humain que les découvertes culturelles.
1ère étape...
Juste après mon arrivée à Oulan Bator, après quelques emplettes, me voilà directement parti découvrir les chevaux sauvages de Mongolie, les chevaux de PRZEWALSKI (cliquez 👀) dans "le parc national de KHUSTAÏN NURUU" (1843 mètres d'altitude)...Vous savez, ces petits chevaux qui ont permis à Genghis Kahn de conquérir la moitié du monde...
Cette réserve naturelle créée en 1992, est devenue un parc national en 1998 avec pour objectif la réintroduction des chevaux de Przewalski et la protection de l'écosystème de la steppe forestière, menacée par la surexploitation des terres (50 000 hectares de pure rêverie)).
Une petite journée grise et pluvieuse à essayer de les apercevoir, ce que j'ai enfin réussi en fin de journée dans des jumelles russes datant de la guerre froide et utilisées par les gardiens de troupeaux mongols; on dira que j'ai aperçu quelques équidés en train de brouter loin dans le vallon...à se demander comment les russes pouvaient observer leurs ennemis capitalistes à travers ces lentilles !!!
Un camp de base dans la steppe, quelques yourtes pour accueillir les voyageurs dans le confort, un petit terrain de jeu jeté n'importe où, et c'est la découverte de ce qui sera mon quotidien durant ces 2 semaines...de grands espaces, des couleurs parfaites, certainement rêvées par des peintres impressionnistes, des marmottes heureuses, curieuses, intrépides et joueuses et des chevaux étrangement attachés masquant difficilement leur frustration...surtout que plus loin, à quelques sabots de là, les chevaux de Przewalski ivres de liberté et de méfiance s'en donnent à coeur joie comme pour montrer l'exemple...
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"Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents, tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent. Ils font avancer l'humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu'ils peuvent changer le monde y parviennent."
2 ème étape...
Je passe d'un parc national à un autre avec la montagne de pierres granitiques "KHÖGNÖ KHAN" (47000 hectares de liberté cette fois-ci), point de rencontre entre la steppe et la taïga et montagne vénérée depuis les temps préhistoriques.
C'est aussi mon premier séjour chez les nomades...j'ai découvert d'ailleurs à cette occasion que certains nomades ont l'habitude d'accueillir des touristes pour gagner quelques sous...ceux là connaissaient bien leur affaire tout en préservant leur mode de vie...mes premières belles rencontres dans une nature sauvage, immense et reposante, mes premiers portraits, mes premières belles photos...j'étais aux anges, le temps pouvait défiler, il était mien et je surfais délicieusement dessus.
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À l'ouest du Mont Khögnö Khan, se trouvent ces fameuses dunes de sable perdues au milieu des montagnes, surnommées "le Petit Gobi", tout petit alors, ou Elsentasarkhai (la fracture de sable). À défaut du majestueux Gobi, j'espérais voir un désert, je me suis contenté de quelques dunes parsemées entre les monts, une ébauche de désert, un banc de sable long de 80 kilomètres et large de 5 kms...
On l'appelle le "Monastère du moine Erdene". C'est un monastère qui se trouve au pied de la montagne sacrée Khögnö et date du 17ème siècle. Il a été construit par Zanabazar en l'honneur de son professeur, le moine Erdene justement. À son apogée le monastère pouvait accueillir plus de 1000 moines en même temps et était un haut lieu de l'enseignement bouddhiste...
Un tout petit Gobi, une esquisse certainement rapidement dessinée, un peu de sable dans la taïga, quelques dunes pour rappeler qu'il y a un majestueux désert quelques kilomètres plus bas, voilà ce que l'on nomme le "petit Gobi", une fracture de sable, comme on dit, entre la steppe et les montagnes.
Je me suis amusé à batifoler sur le sable comme un gamin dans un parc d'enfants, toutefois loin de l'émotion ressentie dans les dunes de sable de Jordanie ou de Namibie. Je me suis contenté de quelques photos pour honorer cet étrange écosystème où eau, sable et montagne forment un paysage surprenant et dépaysant.
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Ce qui m'a toujours plu dans ces repères de spiritualité, c'est la symbolique des lieux et les allégories qui les représentent. Toujours la notion du mérite et de l'élévation, les valeurs de progression et de difficulté, de vertu, d'honneur et de grandeur...rien n'est acquis, tout va se chercher, se construit et se mérite...c'est valable pour les monastères du monde entier (par exemple, le monastère d'Ostrog au Monténégro lors de mon dernier voyage).
Ici dans cet étrange no man's land au charme malicieux et intrigant, je ne dois pas oublier que je suis dans ce qui a été l'un des plus importants centre bouddhiste de Mongolie (cf. ci-dessous)
L'endroit est désert, aucun touriste frénétique, juste la taïga et l'écho du passé. L'apparition soudaine d'une mongole avec ses moutons me rappelle à la pudeur, car ce lieu qui était autrefois un des monastères les plus respectés en Mongolie pour sa spiritualité a subi des atrocités meurtrières, toujours justifiées par des idéologies pleines de dogme et de bêtise, celle du Communisme en l'occurence sous les ordres d'un ministre tueur fantoche mongol, Khorloogiin Choibalsan. Je ne peux m'empêcher de penser aux massacres du Cambodge et cette aberration de vouloir penser qu'il n'y a qu'une seule façon de penser et vivre.
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L'intérêt de prendre des photos est de ne pas avoir à expliquer les choses avec des mots
Après la montagne sacrée on arrive dans la vénérée vallée de l'ORKHON.
Là je rentrais de plein pied dans la Mongolie profonde, je touchais l'Histoire du pays et je ne le savais pas encore, mais j'allais vivre une vraie vie de Bohème à partager le quotidien incroyable des nomades, avec mon fidèle Rana, toujours prêt à exciter et valoriser ma poésie.
La vallée de l'ORKHON perçue comme "le berceau de la culture nomade des steppes" est aussi riche en vestiges historiques; elle a servi d'habitat à de nombreux peuples nomades depuis la préhistoire (les Huns, les Ouïghours, les Kidans et enfin les Mongols) et fut lors du dernier millénaire un véritable carrefour de civilisation reliant l'Est à l'Ouest à travers le continent eurasien (cliquez 👀).
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La ville de Karakorum (ou Kharkhorin) a été l'ancienne capitale Mongole pendant les 13ème et 14 ème siècles, fondée par Gengis Khan et le monastère d'Erdene Zuu (ci-contre) est le plus ancien monastère BOUDDHISTE de Mongolie.
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Hautes de 16 mètres et formées il y a 20 000 ans, ces chutes sont étonnantes par le contraste entre l'écume blanche et les pierres volcaniques noires qui déterminent le paysage.
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Le monastère de Tövkhön est situé à 2312 mètres au somment de la montagne sacrée Shireet Ulaan. Il domine la vallée de l'Orkhon et a été construit en 1651 par Zanabazar (cliquez 👀) alors âgé de 14 ans et remarquable sculpteur. Il en fit d'ailleurs son "hâvre de paix" pour sa retraite personnelle.
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3 ème étape ❤️...
Rana était fier de m'amener à Karakorum, c'est en effet la cité légendaire de Gengis Khan, la capitale et la genèse de son empire. C'est aussi la rencontre fortuite avec un(e) professeur(e) de l'histoire de la Mongolie exerçant dans une université en Allemagne, passionnée par l'histoire de cet empire, près du monument de Gengis Khan, sur la colline dominant la ville (où j'étais simplement venu prendre de belles photos de paysages), qui m'a fait comprendre, à ce moment là, l'importance stratégique de Karakorum dans l'histoire de la Mongolie.
à voir dans la ville !!!
- Le musée archéologique
- Le monastère bouddhiste de Karakorum
- Monument en l'honneur de Gengis Kahn
- L'arbre fontaine créé par l'orfèvre français "Guillaume Boucher"
- La tortue de pierre
❤️...Enfin je vous invite à découvrir ici cet excellent article sur l'influence de la Mongolie sur l'occident (https://www.monde-diplomatique.fr/1956/04/CHASTEL/21750)
À quelques centaines de mètres de mon hébergement, un GER sympathique où j'ai écouté la musique traditionnelle mongole, où j'ai rencontré deux amoureux aventuriers suisses faisant le tour de l'Europe avec leur van estampillé "Scoubidou" et enfin où j'ai pu prendre une douche salvatrice et régénérante, le temple de Karakorum impose sa magnificence et le poids de l'Histoire. Témoin les destinations du monde entier affichées avec leur distance pour ne pas oublier que Karakorum reste un point de référence...
C'est l'histoire d'une agréable soirée autour d'une bière en compagnie 3 musiciens venus faire découvrir la musique traditionnelle mongole, celle de leurs ancêtres...merveilleux moment où l'on a pu discuter avec eux grâce à un interprète, dans une ambiance sereine et enrichissante, de celle qui vous font passer une belle nuit la soirée finie...
Dans le temple, quelques moines bouddhistes me régalent avec leurs prières sympathiques, cette énergie que je recherche dans mes voyages en Asie et dont je ne peux m'empêcher de penser que de tous les courants philosophiques qui se noient dans l'histoire de l'humanité, il est celui qui n'est pas une menace !!!
Sur les hauteurs de la ville, le mémorial de Gengis Kahn et une vue sur la plaine où les eaux des pluies convergent vers un même point pour indiquer peut être la voie à suivre !!!
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"On ne lit pas ni écrit de la poésie parce que c’est joli. On lit et écrit de la poésie car on fait partie de l’humanité. Et l’humanité est faite de passions. La médecine, le droit, le commerce sont nécessaires pour assurer la vie, mais la poésie, la beauté, la romance, l’amour, c’est pour ça qu’on vit."
4 ème étape...
Plus que les chutes, c'est cette extraordinaire faille géologique qui m'a marqué...pendant des kilomètres, on dirait que la terre s'est ouverte comme un fruit mur, laissant apparaître un étrange décor de rivières, de roches volcaniques et de végétation.
C'est le volcan Togoo entré en éruption il y a 20 à 30 000 ans qui a donné naissance à cette faille dans laquelle s'écoule avec fierté l'Orkhon et ses affluents...
Au creux de la faille, un petit paradis où l'on pourrait s'installer pour finir sa vie dans le silence de la nature où seul le bruit de l'eau et le chant des oiseaux se font entendre...au pied de la chute un paysage parfait, un décor fait pour le 7ème art...quand on dit que la perfection se niche dans la nature !!!
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5 ème étape...
Peu après Karakorum et une escapade de 2 jours chez des nomades, Rana, mon fidèle chauffeur m'emmène voir un impressionnant monastère, un lieu de pèlerinage incontournable situé au sommet de la montagne sacrée Shireet Ulaan...jour pluvieux, qu'importe, nous voilà partis crapahuter dans la montagne et la forêt de mélèzes, à la recherche de la sagesse ou peut être de réponses, et embrasser par la même occasion la majestueuse vallée de l'Orkhon, malgré un ciel chargé de mauvaise humeur...
Après avoir assisté religieusement à une prière délivrée par les moines bouddhistes et gouté au lait de jument fermenté, l'Airag, en signe de bienvenue, je suis allé me recueillir sur le "toit du monde" pour éradiquer toute la bêtise de la création. Tout en haut les drapeaux s'agitent comme un vol de papillons ivres de vie, sur ce qui doit être la plus belle vue du pays...par temps clair.
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Peut-être que le voyage ne consiste pas tant à devenir quoi que ce soit. Peut-être qu'il s'agit plutôt de se défaire de tout ce qui n'est pas soi, afin de pouvoir être ce que l'on était censé être au départ
Je bascule dans la province de l'Arkhangaï, une région plus montagneuse...ce sont d'autres merveilles qui m'attendent et je commence à m'habituer à vivre avec les nomades...cette vie improvisée où le temps semble n'avoir aucune prise sur l'homme, cette liberté de l'instant, ces spectacles équestres incroyables et aussi naturels qu'un oiseau vole, ces moments d'oubli dans la montagne à cueillir les baies sauvages en écoutant les chants des femmes heureuses, un chef de clan tuant froidement un yack avec un fusil de l'armée russe datant de la guerre froide, scène interdite et protégée fermement par un enfant m'interdisant de regarder, provoquant d'ailleurs un moment de tension et une jeune demoiselle portant dans ses bras un agneau avec le regard d'un ange...ce sont ces scènes d'un autre temps que j'ai vécu et avec lesquelles j'ai nourri mon âme durant mon séjour.
Vous pouvez voir toutes ces scènes d'ailleurs dans la rubrique "PORTRAITS de MONGOLIE"
Mais c'est aussi la découverte d'endroits merveilleux comme les bains chauds de Tsenkher près de Tsetserleg, le Lac Blanc (Therkhiin) et la belle balade du Volcan Khorgo.
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À quelques kilomètres de la capitale de l'Arkhangaï, Tsetserleg (petite ville de 20 000 ha), se trouvent les sources chaudes de TSENKHER qui me tendent les bras pour un délicieux moment de détente....un bon bain thermal dans les sources chaudes de mon "Ger" pour rassurer tous mes muscles...mais c'est aussi cet impressionnant tableau représentant, parfois avec cynisme, toutes les personnalités du 20ème siècle (vous pouvez l'agrandir ci-dessous).
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Le lac Therkhiin Tsagaan Nuur est un lac volcanique...presque 190 kilomètres après Tsenkher, je découvre par une halte bucolique le Lac Blanc de Therkhiin, court moment de détente mais apaisant et revigorant avant de filer escalader un volcan éteint, son papa, quelques kilomètres plus loin...
Le volcan Khorgo Uul...c'est la génèse de l'histoire, le déclencheur, le père de la région...on lui doit donc respect et admiration...
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6 ème étape...
Tsenkher c'est une halte"santé"..ici les bains thermaux sont la tête d'affiche de l'endroit, on en voit partout, même dans les GER...c'est donc naturellement que j'ai offert mon corps soumis à rude épreuve depuis le début de mon séjour, aux eaux du volcan.
Le Rocher de THAÏKAR
Un rocher posé au milieu de nulle part, mais un certain intérêt historique. Situé à 20 km environ de Tsetsrerleg, cet impressionnant monolithe de granit de 20 mètres de haut est couvert d'environ 150 inscriptions en différentes langues de diverses époques dont la plus ancienne est l'écriture "runique" datant de la période turque du 6 ème au 8 ème siècle.
Malheureusement, des années de graffitis absurdes et égotiques ont effacé la plupart de ces témoignages de l'histoire de l'humanité.
On raconte qu'à une époque un serpent géant tuait tous les habitants et un valeureux guerrier a jeté cet énorme rocher sur son nid pour l'empêcher de sortir de terre...une autre légende raconte qu'un jeune amour fut empêché par le seigneur local et que la jeune fille se soit enfui le long de la rivière...le jeune homme se posta le long du cours d'eau et attendit si longtemps qu'il se transforma en cet immense rocher...ah l'amour !!!
Enfin on dit que ceux qui arriveront à lancer une pierre en haut du rocher deviendront riche...ce qui explique la formation d'un "ovo" au sommet. Ah les croyances !!!
Voyager c'est aussi faire des rencontres atypiques, se confronter à l'original et le marginal...ici un motard mongol certainement lassé de tout et heureux de partir seul à l'aventure découvrir son pays sans peur du lendemain... dans un magasin les plus beaux "DEEL" exposés pour le plaisir des yeux et un vieux pont en bois incertain traversant la rivière Houd...enfin cette étonnante fresque citée plus haut montrant le regard "persifleur" des mongols sur le monde...
Après cet agréable moment de détente, direction le parc naturel de KHORGO (ou Terkhiin Tsagaan Nuur) qui abrite deux joyaux de la Mongolie:
- Le lac TERKHIIN TSAGAAN
- Le volcan éteint de KHORGO
7 ème étape...
C'est l'histoire d'un pique-nique au bord du lac blanc avec mon "gentleman écuyer" Rana, mes pates et mes tomates. Un moment de détente pour admirer l'immense sérénité de ce lac, à observer les mouettes (si si !!!! il y en a plein !!), les cormorans et les motards "aventuriers" qui arrivent de l'ouest avec leurs grosses cylindrées bourrées jusqu'au ciel...
Le lac Tsagaan Nuur est l'un des plus beaux lacs de la région de l'Arkhangaï et même de Mongolie. Perché à 2060 m d’altitude. il est long de 16 kms et large par endroit de près de 10 kms avec une profondeur moyenne de 20 mètres. Il reste gelé une bonne partie de l'année quand les températures s'affolent et il résulte d'un barrage formé par une coulée du volcan Khorgo un peu plus loin.
On se sent bien au bord de l'eau...les formations de basalte donnent leur charme à l'endroit et les animaux viennent profiter de l'énergie...quelques Yacks se rafraichissent sans se soucier de l'avenir de l'humanité pendant qu'un cormoran certainement rassasié de sa pêche sèche ses ailes au soleil semblant oublier les impératifs du temps.
8 ème étape...
Une soirée prévue à la belle étoile dans la froideur des nuits d'été et nous voilà parti chez un ami de Rana dans un "Ger" parfait tout confort au pied du volcan où on a été accueilli comme deux empereurs.
Le lendemain Rana me dépose au pied du volcan pour une balade en solitaire de 16 kilomètres, à la poursuite de l'Histoire...Il y a 8000 ans cet ancien volcan crachait encore sa colère précipitant la formation montagneuse de la région...Plus d'une heure plus tard j'arrive au sommet, à 2240 mètres d 'altitude dans un état de béatitude...une ascension dans les mélèzes et la rocaille où l'on s'étourdit très vite de la vue extraordinaire sur les alentours. Tout en haut, je découvre un cratère gigantesque ouvert sur 200 mètres de diamètre et mon regard plonge dans les entrailles de la montagne, 80 mètres plus bas. C'est assis au bord de ce gouffre que je mesure ma chance et ma richesse !!!!
Une balade de presque 2 heures pour accéder au sommet de ce gigantesque cratère...une vue panoramique sur la taïga recouverte de basalte et je reste troublé par tant de beauté...tout autour du volcan des bulles de lave solidifiée donnent au paysage une solennité surnaturelle qui me laisse sans voix. Les locaux appellent d'ailleurs cet endroit "les yourtes de basalte"...Dans ces moments là l'imagination développe toutes ses facultés et je ne peux m'empêcher d'imaginer Dieu crachant sa colère...
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“Le voyage est une fuite contre la routine, la monotonie, la familiarité, la soumission à la régulation du gouvernement collectif.”
9 ème étape...
Après la steppe et les caprices des routes et des rencontres, Rana certainement fatigué de tant d'improvisation et de bohème, me suggère timidement de rentrer à Oulan-Bator un jour plus tôt et pour mieux me convaincre me propose de faire un détour par le parc Khustaï pour voir les chevaux de Przewalski, à peine entrevu le premier jour, dans la bruine et la brume (pas celle des jumelles).
Pour ne pas avoir à repayer un droit d'entrée, il entend contourner le parc par les montagnes et m'assure connaître parfaitement la route... AHAHAHAHAH !!!! il est vrai que les mongols se repèrent d'une façon "roi mage" sur les pistes sauvages de leur contrée, mais là, le défi était de taille et l'aventure allait rester graver dans ma mémoire jusqu'à certainement la fin de mes jours...
La distance étant longue, il a fallu la faire en deux étapes, (deux nuits en yourte), partager avec les nomades des moments INCROYABLES, voir des chasseurs déterminés, des cueilleurs, des poètes, regarder une petite fille de 4 ans diriger un troupeau, s'amuser d'un petit garçon âgé de 3 ans faire du cheval, visiter une école le jour de la rentrée scolaire (moment inoubliable❤️), accompagner un troupeau de chevaux dans leur liberté infinie et enfin clou du spectacle se perdre dans les montagnes jusqu'à la nuit noire, pénétrer un terrain militaire interdit pour se retrouver nez à nez avec une garnison militaire peu rassurante, essayer de trouver son chemin dans une forêt de bambous plus hauts que la voiture, encerclés de cours d'eau, moi à l'extérieur du véhicule, avec le hurlement des loups dans les montagnes en guise d'ambiance de fond, pour guider Rana (aussi perdu que moi), finalement prendre une route que même les animaux se refusent à emprunter et sortir miraculeusement vivant de tout ça sans avoir vu une seule crinière de cheval de Przewalski ❤️. Un moment incroyable qui m'a appris que les mongols ne paniquent jamais, ou si peu, et semblent toujours avoir une solution de rechange dans la besace...sans aucun doute l'apanage de la vie de Nomade et une force tranquille acquise depuis des générations !!! ❤️
C'est comme ça que nous sommes arrivés à 2 heures du matin à Oulan-Bator, épuisés, mais heureux d'être encore en vie !!!
La capitale qui abrite la moitié de la Population mongole n'est pas appréciée par ses habitants. Certainement la prépondérance de la nature autour de ce bloc de béton et l'inconscient collectif du nomadisme qui donne un goût amer à la vie citadine. Pour ma part j'ai trouvé la ville agréable peu peuplée, assez douce et l'ambiance sereine...quelques jours auparavant notre sainteté le pape, grand collecteur de voix (ou de voies) était venu montrer sa férule papale pour sans doute "tenter" de convertir un peuple bousculé par l'histoire et sans réelle conviction religieuse, les âmes en perdition comme ces gens là aiment à dire...il en restait une atmosphère pieuse et pacifique, une étrange queue de comète dont je profitais en dévorant les rues sereinement !!!
C'est une visite culturelle qui m'a marqué car c'est le témoignage d'une époque révolue où la pensée religieuse était l'unique lien social...Il s'agit ici de l'ancien palais d'un chef religieux bouddhiste proclamé au début du 20 ème siècle carrément "empereur" de Mongolie. C'est ce qui m'a le plus marqué chez les mongols dans mes échanges...saoulés de domination, ils ne croient plus en grand chose, sinon au temps qui passe !!! c'est un peuple qui a soif d'indépendance, de Liberté, de simplicité et de légèreté, au diable les courants dogmatiques politiques ou religieux, les russes, les chinois, bouddhistes, catholiques ou autres chamaniques. L'irreligion est pratiquée d'ailleurs par presque 45% de la population...
D' étonnantes sculptures en plein centre d'Oulan-Bator, pour rappeler certainement le temps des Caravaniers et "la route de la soie" ou "la route du sel" !!!
La place du parlement, autrefois lieu où fut prononcé l'indépendance de la Mongolie, maintenant devenu un lieu de promenade, de cérémonie, de concerts et autres rassemblements divers...saison des mariages oblige, on y croise le bonheur fugace de jolies promises, quelques soldats décontenancés donnants l'illusion de "l'ordre", et tout autour de la place, des scènes de vie pleines de poésie comme un atelier d'écriture, un chanteur croquant la pomme, l'opéra théâtre qui propose tous les jours une représentation, le marché de plein air et ses parapluies "d'Oulan-Bator" et des paons dans un jardin, symboles de paix, d'harmonie et de prospérité....
Le regard de Gengis Khan, toujours aussi impressionnant, sur son peuple et quelques demoiselles heureuses d'accomplir leur devoir de femme sous le regard approbatif du maître guerrier !!! ça leur passera !!!
Un colonel d'opérette dans les rues du marché se prêtant avec humour à la pose...je ne saurai jamais ce que ce jeune homme faisait dans cet accoutrement d'opéra, aussi médaillé que pubère !!!
Le palais d'hiver du Bogd Khan est un endroit principalement connu comme étant la dernière demeure du Bogd Khan (cliquez 👀) et la seule de ses 4 résidences toujours présente. Le site fut construit entre 1893 et 1903.
De nos jours c'est un musée en plein centre ville où l'on peut découvrir une grande richesse d'artefacts du dernier empereur (le Bogd Khan) de la Mongolie. (Il est situé dans le quartier Zaisan avant ou après le pont qui traverse la rivière Tuul)
C'est amusant de voir les dessins et peintures d'époque qui montraient la ville d'Oulan Bator dans son ensemble...le palais était autrefois le "centre névralgique" de la ville, occupant le centre de la cité et tout autour quelques demeures l'entouraient respectueusement et révérencieusement, à distance...c'est maintenant juste devenu un simple lieu culturel complètement perdu au milieu du béton et des immeubles d'affaire, à l'image d'une société qui a privilégié l'ostentatoire à la spiritualité, le visible à l'invisible, l'utile au beau, le paraître à l'être et abandonnée les valeurs au profit de de l'argent..une amusante métaphore...
Les merveilles du palais avec des artefacts intacts (environ 8600 objets) d'un siècle révolu où la beauté était le soucis principal...enfin on peut apercevoir le palais d'hiver du Bogd Khan, petite merveille d'un "pacha" qui se prenait pour un Dieu.
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La terre appartient a ses propriétaires, mais le paysage appartient à celui qui le regarde.
On ne peut pas quitter la Mongolie sans être impressionné par les immenses steppes décorées de montagnes et quelquefois de yourtes. Grandioses et apaisants, les paysages appellent au respect et nous remettent très vite à notre place...on comprend mieux dans cet environnement que nous sommes un tout et que notre place est relative. Ici c 'est le silence, le vide, l'état primaire et originel qui rappelle à l'humilité et aux choses essentielles !!!
Ces vastes étendues sont souvent mises en valeur par la lumière...des vallons jusqu'aux montagnes...un peu comme en Toscane où les couleurs changent à tout moment et il suffit d'un ciel chargé et menaçant pour offrir au regard et à l'âme "les promesses d'un jour nouveau".
Les lumières du crépuscules sont belles, apaisantes et parfois intrigantes car elles interpellent souvent sur soi-même !!!
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La poésie n'est pas incompréhensible, elle est inexplicable
1 habitant sur 2 vit dans une YOURTE (👀), ce qui situe l'importance de cet habitant dans la société nomade...car malgré leur "bougeotte" (terme employé par le "prosaïque" français pour dénoncer un voyageur en mal d'émotion), ils ont compris l'importance d'avoir un chez soi rassurant et ont créé un hâvre de paix et de spiritualité pour apaiser leur âme dans le tourbillon de la vie.
C'est dans cet habitat que j'ai passé toutes mes nuits, parfois seul, parfois avec la famille entière, parfois avec les enfants, parfois avec Rana...des anecdotes chaque nuits, des fous rires même, le bruit des animaux dormants autour de la yourte, parfois celui des loups affamés dans les montagnes, mais toujours cette quiétude dans le sommeil, celui de l'harmonie entre l'homme et la nature.
Une mécanique de précision que l'on sent rodée et ancestrale...c'est aussi ce que j'ai aimé chez le peuple mongol, le poids et le respect des traditions pour ne pas perdre pied dans un monde très agressif....
Le montage d'un yourte en image ci-dessus...lors de la dernière étape, ce jour là, la toile qui devait recouvrir l'habitat était trop grand et d'après ce que j'avais cru comprendre, les nomades avaient été mal conseillés...aucun geste d'énervement ni aucune humeur désagréable, pas d'accablement circonstanciel, les nomades ont juste accepté le fait de remettre au jour prochain la crémaillère de leur yourte en allant échanger la pièce, pourtant située à plusieurs dizaines de kilomètres de là...c'est aussi ça les nomades, savoir composer avec les difficultés, s'adapter en permanence. S'agacer est juste inutile car c'est une manifestation capricieuse de l'humeur et de l'égo. Demain sera un autre jour et qu'il soit meilleur ou pire, on sera toujours en vie, ce qui est le plus important !!!
Les magnifiques motifs des portes des yourtes !!! très belles, sculptées ou peintes, elles s'ouvrent si ma mémoire est bonne, toujours au sud face au soleil, référence aux invasions venant du sud il ya des millénaires !!!! (une des explications)
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la jeunesse n'est pas une période le vie, elle est un état d'esprit, une question de volonté, une qualité de l'imagination, une vigueur des émotions, la fraîcheur de la source de la vie, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l'aventure sur l'amour du confort. on ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années, on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal; les années rident la peau, renoncer à son idéal ride l'âme.
Ah les nomades, j'ai vraiment été marqué par leur rencontre, leur puissance et leur symbolique...le point d'intérêt de ce séjour, l'âme du pays, l'étendard de la liberté, le coeur toujours sur le départ, ils sont la poésie des plaines, la douce brise de la mélodie qui effleure les steppes, ils rendent à l'Homme les vertus que le monde moderne tend à éradiquer dans un cynisme effroyable...le mouvement crée l'incertitude, qui crée le doute, amène l'humilité et maintient l'équilibre.
Avec le recul, je pense que mon côté nomade, sans ancrage, toujours en partance, à la recherche d'un horizon toujours différent et meilleur, m'a rapproché des mongols; j'ai ressenti la force de l'inéluctable, partagé l'élan de leur course vers l'avant (car l'arrière ici n'existe pas), compris la puissance de ceux qui n'ont d'autre ressource que d'être en permanence en mouvement pour ne pas tomber...c'est ce qui les rend si beaux, si fiers et tellement vivants ; ils ont le temps pour profiter du souffle de l'existence, créer l'Aventure, celle qui a donné à la vie et à la littérature ses plus belles lettres de noblesse, celle des grands aventuriers, des Sylvain Tesson, Henry de Monfreid, Joseph Kessel, Blaise Cendrars, Antoine de Saint-Exupery, Ernest Hemingway, Albert Camus et j'en oublie...
Les ceintures mongoles brodées sont de véritables oeuvres d'art !!!!
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Un kaléidoscope de la société nomade...un artiste, une femme qui ramasse le crottin pour alimenter le feu, des bergers de haut niveau, un boucher maître dans l'art de dépecer, une pitchounette apprenant à rouler la farine, la traie des juments tôt le matin, la capture d'un cheval sauvage, la cueillette des baies, la chasse aux loups, c'est ça les nomades....des artistes extraordinaires sachant s'adapter à tout, des transformistes à la fois poètes, tueurs, ouvriers, nounou et artistes de cirque !!!
La liberté n'a pas de prix, on circule partout avec la personne de son choix, surtout ceux que l'on aime...pas de limite, le paysage de la steppe pour voyager à l'infini !!!!
Mon clin d'oeil...♥️, ce tracteur a fait mon plus grand éclat de rire du séjour !!!!
Loin de ma région mesquine, j'avais devant moi le symbole du gouffre qui existe entre les Mongols et la société occidentale. Je ne savais même plus que ce genre de tracteur existait encore, mon esprit salement déformé et influencé par la taille de ces géants que je croise quotidiennement sur la route et surtout par l'injonction permanente de la compétitivité et de la productivité qui s'insère subliminalement et malicieusement dans les méandres de mon inconscient.
J'avais oublié que la vie pouvait être autre chose qu'une course égotique de vitesse et de productivisme sur un parcours aussi virtuel et improbable que l'existence. Ici j'étais revenu à la base, aux choses essentielles et utiles, comme labourer un arpent de terrain sans autre ambition que de se nourrir ou offrir aux voisins. L'essentiel est bien ailleurs comme dit l'autre !!!
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Aucune pensée réelle ne peut s'exprimer en mots si elle n'a pas été vécue
Les chevaux semblent être le symbole de cette Mongolie...libres, effrontés, sages quand il faut, espiègle quand l'envie les prend, ils vivent délesté du moindre fardeau, ils semblent nomades comme le sont les hommes là bas.
« Je vois parfois dans le regard d’un cheval la beauté inhumaine d’un monde d’avant le passage des hommes. » BARTABAS
Et pour ne pas oublier la relation étroite qui relie les enfants aux chevaux, ces trois photos pleines de tendresse, d'amour et de complicité...
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Parfois, le monde me dépasse. Il est rempli d'une pensée que je ne comprends pas ; loin de la sensibilité, loin de la douceur et du respect, si loin de la connexion à soi, à l'autre et la Nature
Curieusement c'est une des premières choses que j'ai remarqué en débarquant de l'aéroport, ces rapaces qui semblaient maîtres des lieux au milieu des humains, tournoyants autour d'une proie ou s'amusant de notre société, perchés sur un poteau, l'âme moqueuse, le regard à l'affut et la prestance en bandoulière.
J'ai compris après avoir construit ce chapitre que j'avais été tout simplement marqué par la prestance de ces animaux, la dignité de leur regard, la conviction de leur trajectoire et la poésie de leur envol...
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Chaque voyage que j'effectue m'apporte une richesse incroyable et contribue à construire une personnalité plutôt pluriforme...au contact du peuple cubain je suis devenu un dissident et un révolutionnaire, dans la jungle de Bornéo, avec le peuple Iban, je me suis rêvé en chasseur, à Venise je me suis imaginé en intrigant, au Japon en samouraï tatoué, au Népal en Alpiniste chevronné gravissant le géant Annapurna, en Inde en Maharadjah à dos d'éléphant ou même en Intouchable réussissant sa vie au mépris des codes, au Cambodge j'aurais aimé assassiner ce diable de Pol Pot pour mettre fin à l'horreur de l'Histoire, ici en Mongolie je suis devenu l'espace d'un court instant un nomade, me fantasmant en dresseur de chevaux, en chasseur de loup ou en chef de clan...
C'est mon côté rêveur, un aventurier insatiable qui n'a pas su (pu) vivre les vraies aventures et qui goûte par l'ivresse des voyages au grandiose des vrais aventuriers, Jack London, Joseph Kessel, Lawrence d'Arabie, Sylvain Tesson, Antoine de Saint-Exupery, Blaise Cendrars, etc...nommés aussi plus haut !!!
De même, je ne peux apprécier un pays sans me laisser envahir par la poésie de ses habitants...un pays peut être certes beau géographiquement parlant, mais s'il n'a pas le goût de l'âme humaine il en restera un goût amer...ici j'ai été transporté par la magie des Hommes...chaque mongol véhicule en lui la richesse du patrimoine humain, il est une palette de composition où on bascule de la dureté à la tendresse, de l'émotion à la maîtrise en un souffle de Khavriin Khavsraga...que cela fait du bien !!!
Enfin je remercie grandement mon chauffeur, Gantulga, surnommé Rana, un personnage haut en couleur sans qui je n'aurais pas pu vivre cette formidable aventure que l'on a réinventé ensemble chaque jour.
Je voulais aussi expliquer pourquoi je prends autant de plaisir à voyager seul, à me noyer dans le silence de mes pensées et oublier le monde entier...tout simplement parce que je suis la personne avec qui je me sens le plus à l'aise et avec laquelle je m'entends le mieux (excepté ma douce Anne)...je n'ai pas peur de moi, ou alors si peu, je connais mes limites, j'ai appris à m'aimer et me considérer, surtout à m'accepter...en vieillissant j'ai de plus en plus de mal à m'intégrer, à côtoyer la société, à me plier aux règles absurdes, me noyer dans le conformisme, l'acceptation et la lâcheté; je prends conscience du temps qui passe et je me fais une idée de la vie faite de mouvement et de "cabrioles". Il n'y a que là où je suis heureux et où je retrouve ma paix intérieure !!!!
« Toute vie n’est qu’un poème, un mouvement. Je ne suis qu’un mot, un verbe, une profondeur, dans le sens le plus sauvage, le plus mystique, le plus vivant. »